Biographie
Philip Kindred Dick, né le 16 décembre 1928, à Chicago dans l’Illinois, et mort le 2 mars 1982 à Santa Ana en Californie, est un auteur américain de romans, de nouvelles et d’essais de Science-Fiction.
De son vivant, il a reçu plusieurs prix littéraires, comme le prix Hugo pour « Le Maître du Haut Château », et le prix John-Wood-Campbell Memorial pour « Coulez mes larmes, dit le policier ». L’auteur a passé la majorité de sa carrière dans une quasi-pauvreté. L’apport de Philip K. Dick à la science-fiction est important, certaines de ses œuvres ont été adaptées au cinéma pour devenir des films culte: Blade Runner, Total Recall, Minority Report, Planète hurlante, A Scanner Darkly…
Focus
Le Maître du haut château est édité pour la première fois en 1962. Après une longue attente pour les passionnés du genre, la traduction française est enfin publiée en 1970. Cette histoire fictive est une uchronie : Il s’agît d’un genre à part entière de la Science-Fiction, à savoir la modification de l’Histoire telle que nous la connaissons.
Ici l’auteur imagine comment serait le monde si les nazis avaient gagné la seconde guerre mondiale. Il décrit donc un monde alternatif dans lequel l’Allemagne nazie et l’Empire du Japon ont remporté la guerre, et fait l’état des lieux dix ans après cette victoire.
En 1947 après avoir assujetti facilement l’Europe et mis à genou l’URSS, l’Allemagne nazie se lance à la conquête des Etats-Unis en larguant plusieurs bombes nucléaires sur le pays, incluant Washington DC. Affaiblis par le crash financier de 1929, et ayant perdus l’intégralité de leur flotte à Pearl Harbor, les USA capitulent.
Le monde est désormais sous la coupe des nazis et des japonais. L’Amérique est découpée en différents territoires par les vainqueurs, à savoir le Grand Reich Nazi à l’Est pour l’Allemagne, et les Etats du Pacifique à l’Ouest pour l’Empire Japonais ; tous deux séparés par un immense territoire coupant le continent en deux, baptisée la Zone Neutre.
Les nazis sont partout, que ce soit dans leur QG en train de vous espionner, ou dans la rue à se demander si vous êtes juif ou aryen. La propagande de Goebbels est omniprésente. Des affiches prônant la pureté de la race sont placardées sur tous les murs. Des émissions télévisées telle la série «American Reich » sont diffusées en boucle. Les autodafés ont eu lieu et les lavages de cerveaux ont été pratiqués. Nombre d’Américains ayant vécus la Guerre en sont sortis détruits par la défaite, et ont fini par adopter la pensée nazie à leur propre insu. Ainsi, les écoliers doivent chaque jour prononcer un serment d’allégeance au régime en place et au Führer.
Avant d’être une excellente histoire, le roman est avant tout une vision totalement divergente de notre réalité. Philip K.Dick imagine ainsi plusieurs points de divergences qui auraient conduit à un partage du monde entre l’empire impérial du Japon et le Troisième Reich allemand. Il explique avec beaucoup de précision non seulement comment les choses se sont passées dans cette variante de l’histoire, mais également les conséquences pour la vie quotidienne de ces différents personnages. La question sous-jacente, qui occupe une place très importante dans ce récit, est de savoir comment les habitants des pays soumis à la tyrannie nazie, se rendent compte de cette sinistre réalité, et comment, pour survivre, ils se projettent dans un autre monde, une autre vérité… L.ROCHE
